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La crème de la crème

Dernière mise à jour : 31 août 2018

Demandez à Benoît, co-fondateur et responsable web de LundiCarotte : le soleil, c'est bon pour le moral. Et pourtant, les infos nous rappellent régulièrement que les UV, ça peut être dangereux ! Même pour les peaux foncées qui attrapent rarement des coups de soleil, l’exposition non protégée est nocive. Cruel dilemme !




Mettons les choses au clair : la lumière du soleil est en partie composée de rayons ultraviolets de type B (UVB) qui nous sont indispensables pour synthétiser la vitamine D, garante de dents et d'os en bonne santé. Ce qui est dangereux, c'est l'exposition prolongée aux UV.

On classe les rayons UV en différent types. À haute dose, les UVA accélèrent le vieillissement de la peau, tandis que les UVB nous donnent des coups de soleil. Ces facteurs favorisent tous les deux l'apparition de cancers de la peau, responsables chaque année de 80 000 décès en France.

La crème solaire à l'assaut du cancer Pour nous protéger des UV, les crèmes solaires contiennent des filtres. On en retrouve deux types : - les filtres de synthèse, aussi appelés bien confusément filtres organiques, qui sont des molécules dérivées du pétrole. Ils sont conçus pour réagir aux rayons ultraviolets, ce qui empêche ces derniers d'atteindre notre peau. - les filtres minéraux : tel un miroir, ils réfléchissent la lumière du soleil. Les deux filtres minéraux autorisés dans les crèmes sont le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc. On les retrouve notamment dans les crèmes solaires bios.

Les crèmes solaires affichent un facteur de protection solaire qui retranscrit la fraction de rayons ultraviolets atteignant notre peau. Ainsi, une crème solaire indice 15 laisse passer 1/15e des UV, donc protège de 1-1/15, soit 93 % des UV. C'était le CalculCarotte de la semaine !

En appliquant la même formule, une crème d'indice 30 nous protège de 97 % des UVB, une crème d'indice 50 nous protège de 98 % des UVB. On peut voir que la différence d'efficacité entre indice 30 et indice 50 n'est pas énorme ! Cela dit, ces chiffres sont à relativiser, car ils supposent que l'on applique sur son corps l'équivalent de six cuillères à café de crème solaire, une recommandation que tous les Français ne suivent pas. Dans tous les cas, les effets de la crème solaire s'estompent au bout de deux heures, obligeant à en renouveler l'application.

"Il est recommandé de s'appliquer l'équivalent de six cuillères à café de crème solaire et de renouveler l'application toutes les deux heures."

Filtrons les enjeux santé Si l’on suit les recommandations officielles, la crème solaire limite les risques de cancer de la peau. Seulement, beaucoup de produits de protection solaire contiennent aussi des composants potentiellement nocifs. Nous voilà pris entre deux murs !

Certains filtres UV sont en effet suspectés d'être des perturbateurs endocriniens. Qu'est-ce donc que ces bêtes-là ? Le système endocrinien, ce sont les organes du corps qui produisent des hormones, essentielles au bon fonctionnement de notre organisme. En les empêchant de bien faire leur travail, les perturbateurs endocriniens, telle la famille des parabènes, peuvent causer des anomalies physiologiques, notamment celles du système de reproduction.

Voici une petite liste de filtres UV à éviter, issue du site Ooreka : l’octyl méthoxycinnamate (OMC), le 4-méthylbenzylidène camphre (4-MBC), l'oxybenzone, le 3-benzylidène camphre (3-BC) et l'octocrylène (OC). La liste officielle des perturbateurs endocriniens potentiels est disponible sur le site endocrinedisruption.org.

En attendant que la recherche fasse la lumière sur ces filtres solaires, le mexoryl et le tinosorb sont considérés comme des valeurs sûres.

Les filtres minéraux sont eux aussi considérés sans danger pour la peau. On les reconnaît facilement, car comme ce sont des filtres physiques, ils laissent des traces blanches pas super glamour sur la peau. Attention cependant, le dioxyde de titane est suspecté d’être cancérigène par inhalation et il convient d'éviter l'inhalation d’oxyde de zinc. En gros : ne mangez pas votre crème solaire. Pour éviter l'ingestion involontaire, on peut privilégier une crème liquide plutôt qu'en poudre ou en spray. Les crèmes en spray à base d'oxyde de zinc sont justement retirées du marché depuis peu.

“Si une crème solaire laisse un filtre blanc pas super glamour sur ta peau… C’est une bonne chose !!!” - Le Pharmachien Les enjeux de santé sont particulièrement surveillés dans le cas des crèmes contenant des filtres minéraux sous format de nanoparticules. Pour que les crèmes solaires soient moins blanches et plus faciles à étaler, les scientifiques miniaturisent ces filtres. Revers de la médaille : l’effet sur la santé de ces nanoparticules est mal connu et potentiellement inquiétant. Heureusement, les crèmes solaires utilisant des nanoparticules le mentionnent sur l’emballage. Note : Les crèmes solaires bios ne contiennent en principe pas de nanoparticules, mais affichent quand même cette mention. Explication ici.

Les risques ne s'arrêtent pas aux filtres solaires. Les crèmes solaires traditionnelles contiennent aussi toutes sortes d’autres substances : des conservateurs, des agents stabilisateurs, des agents hydratants, des épaississants et des parfums. Ceux-ci peuvent être allergènes ou cancérigènes. Pour cette raison, les crèmes solaires bios font souvent le choix de limiter les ajouts de ce type.

En route pour l’Océan Ces crèmes sont aussi intéressantes pour la conservation de la nature. Les scientifiques estiment qu’un quart de la crème solaire dont on se badigeonne se diluerait dans l’eau après seulement vingt minutes de baignade. Ainsi, 4 000 à 6 000 tonnes (pdf) de crèmes solaires finissent dans l’Océan chaque année, principalement dans les zones touristiques populaires. On estime que 10 % du corail mondial est exposé à des quantités significatives de crème solaire.

Entre le changement climatique, l’acidification de l’Océan, la pêche industrielle et la pollution marine, la crème solaire n’est pas le premier danger pour le corail. Cependant, son impact n’est pas négligeable non plus. Selon une étude du journal Environment International, les filtres UV, minéraux ou de synthèse, ont un impact potentiel sur les écosystèmes marins. En se dégradant, ils produisent des composants toxiques pour le phytoplancton. Ces micro-organismes qui flottent à la surface des océans ne sont pas anodins : le phytoplancton produit entre 50 % et 85 % de l’oxygène sur terre. De plus, leur présence dans un écosystème marin est indispensable à la survie du corail.

Le dioxyde de titane, que l’on trouve notamment dans les crèmes solaires bios, serait sans danger pour la vie marine, selon une étude de 2008. Cependant, une étude espagnole de 2014 démontre que, sous format nano en tout cas, il est bel et bien lui aussi nocif pour le phytoplancton et les coraux. Il n'existe donc pas encore de crème solaire 100 % écologique.

Outre les filtres UV, les parfums, épaississants et autres composants de la crème solaire peuvent être néfastes. Certains sont susceptibles de s’accumuler dans la chaîne alimentaire ou sont liés à l’eutrophisation. De ce point de vue aussi, les crèmes solaires certifiées biologiques, qui contiennent peu, voire pas d’éléments de synthèse, sont généralement beaucoup moins nocives pour l’environnement.


"Les crèmes solaires certifiées biologiques, qui contiennent peu, voire pas d’éléments de synthèse, sont généralement beaucoup moins nocives pour l’environnement."

Conseils généraux sur le soleil Afin de conserver les coraux tout en évitant les coups de soleil, une solution est de passer ses vacances en Angleterre. Si l’on recherche le beau temps, d’autres conseils s’imposent : - limiter son exposition pendant les heures chaudes (12h-16h). - enfiler son t-shirt de temps à autre...

...ou carrément mettre un maillot de bain sur la tête. Si si, ça existe ! Ça s'appelle un face-kini. Enfin, on peut manger des carottes riches en bêta-carotène pour préparer la peau au soleil ! C’est bon, les carottes !

Les AstucesCarotte pour choisir sa crème solaire Pour des filtres de synthèse sans danger, chercher le Mexoryl ou Tinosorb dans les ingrédients. Autre option : privilégier les filtres minéraux sous format non-nano.

Pour épargner les océans : ici aussi, privilégier les filtres minéraux sous format non-nano. Le summum, c’est la crème solaire bio. Quelques marques de crèmes solaires bios recommandables : Laboratoires de Biarritz, Laboratoires Dermatologiques GAMARDE, Eq Love et les produits certifiés COSMEBIO.

Pour une crème solaire non testée sur les animaux, chercher le label One Voice ou Vegan Society.

Pour dédramatiser le sujet et rigoler un coup : cette BD du Pharmachien. Avec de la crème bio, protégé par les pigments naturels de votre peau ou en face-kini, on vous souhaite en tout cas de bien profiter du soleil. À lundi prochain !

— Alix Dodu et Paul Louyot  

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